Fragrance de pucelle

Elweiss releva ses manches souillés par le sang et plongea ses mains dans l'eau vive du torrent qui serpentait à ses pieds. Un instant, l'eau prit une couleur rouille qui s'estompa rapidement dans les remous aquatique. Lorsqu'elles en sortie, elle enveloppa ses membres dans un pan de sa robe et les fit longuement sécher avant de les enfouir dans sa besace et d'en sortir un livre.

La couverture de son ouvrage était noir et sa tranche était cerclé de sceau métallique aux courbes inquiétantes. On pouvait ressentir en sa périphérie les frottements de l'Éther agité par le flot chaotique et invisible que déversaient les pages. Même un profane aurait pu remarquer au premier coup d'œil qu'il ne s'agissait pas là d'un simple livre de la métamorphose : Une aura malfaisante émanait de l'objet... Nécromancie ? Démonologie ? Vaudou ou autre magie noir ?

Sûr d'elle, elle parcouru rapidement les pages semblant rechercher un passage précis qu'elle trouva rapidement.

Ha !...

Fruit de Tréans, c'est fait... Bave de larve, également... Testicule de Sasquat, je viens d'le faire. Manque encore l'œuf de dragon...
Elle continua la liste de la pointe de son index, validant mentalement les lieux potentiels d'acquisition des différents ingrédients lorsque subitement, son doigt se figea dans sa course.

Sang de vierge... Voilà qui se complique...

Elle referma sèchement le livre et l'enfouit dans son sac avant de reprendre la route vers Randol, le regard soucieux et l'esprit en ébullition.

Trois jours... Ne lui restait que trois jours avant la pleine lune. L'impatiente n'aurait su attendre la suivante. Mais où donc trouverait-elle cette perle rare ? Il lui faudrait être sur de la qualité de sa récolte à défaut de quoi sa préparation serait voué à l'échec...


Arrivé devant le château, elle s'assit sur les marches et reposa son menton dans le creux de ses mains toujours plongé dans ses pensées. C'est à peine si elle remarqua l'enfant non loin de là occupé à lancer ses poignards sur une vieille caisse en bois. Relevant la tête, elle resta interdite devant cette vision : Qui pourrait douter de la virginité d'une fillette de dix ans ?

Elle eut de prime abord du mal à la reconnaitre.
Comment s'appel t-elle déjà ? Hareng ?...Ou bien est-ce, Morue ?non...Ha oui... Sardine !

Elle resta quelques minutes à l'observer jouer, étudiant chacun de ses gestes et se délectant de sa pureté à un point qu'il lui aurait semblé voir son sang virginal s'écouler dans ses veines au travers sa peau si fine...

Elle est paaaarfaite !


to be continued...

Saigner à vif une enfant ne serait sans doute pas du goût de tous et pour peu qu'on l'y surprenne, nul doute qu'on lui aurait donné la chasse. Il lui fallait trouver un moyen de l'isoler pour commettre son méfait et la tache ne s'annonçait pas aisé tant il était vrais que ses mentors faisaient preuve de vigilance. Il lui faudrait ruser.

L'après midi entière, Elweiss tenta en vain de l'attirer dans ses filets. La petite était curieuse de tout et il lui était facile de capter son attention ; mais où qu'elle aille, elle se trouvait accompagné. La journée s'acheva sans qu'elle ne put récolter la moindre goutte de son sang. Au lendemain, à nouveau Elweiss multiplia les approches mais sans plus de succès.. Jusqu'à ce que la chance lui sourit enfin.


Le soleil commençait à décliner et Elweiss s'apprêtait à quitter le parc ou elle s'entretenait avec l'une de ses consœurs lorsqu'elle remarqua la fillette, caché derrière un arbre, qui les observait. A voie basse, elle convia son égale à contourner la proie tandis qu'elle même ferait mine de s'éloigner. Mais alors qu'elles n'était plus qu'à quelques mètres de l'enfant celle ci, sentant le danger imminent, s'élança soudainement aussi vive qu'une fouine trouver refuge dans le dédale protecteur des ruelles de la cité. Mue d'une même inspiration, les sorcières adoptèrent aussitôt leur forme la plus féline, parfaitement adapté à la chasse. humant l'air vicié par son parfum juvénile, elle remontèrent sans difficulté la piste jusqu'au porte de la vieille église où la petite avait trouvé refuge dans les jupons de sa tutrice.

Restant à bonne distance, elles s'apprêtaient à renoncer lorsque contre toute attente, leur victime vient d'elle même à leur rencontre, séduite par leur pelage soyeux, lustré par les derniers rayons du soleil. La prédatrice devenue proie profita de l'opportunité qui lui était offerte pour l'attirer hors de tout regard indiscret avant de reprendre forme humaine.

Hé bien Sardine....Te souviens tu de moi ?

Ses petits doigts enserrant ses chétif poignard, la jeune voleuse acculé n'eut d'autre choix que de prêter oreilles attentives aux désires de son ainé.

Jolies couteaux que tu tiens là... Tu me les montre ? Les lames semblent émoussées, je pourrais peut-être... Te les aiguiser ?

La souris, loin d'être aussi naïve que le laisserait croire son jeune age résista avec vaillance aux charmes malveillant que lui prodiguait Elweiss ; au point qu'excédé, celle ci renonça à user de douceur et de ruse pour parvenir à ses fins et c'est avec force que les tigresses s'en saisir pour prélever de sa main le précieux nectar...

Une seule goutte me suffit... Tu vois, ce n'était pas sorcier...

Sans demander son reste, elle s'extirpa de leur griffe et s'enfuit abandonna en leurs mains, poignards, sang et fierté, tandis qu'Elweiss s'émerveillait devant sa fiole où s écoulait à présent un mince filet carmin.


To be continued...

Ce soir là, la lune été pleine mais d'ici quelques heures, le soleil prendrait sa place, célébrant la naissance d'un nouveau cycle. Sereinement, Elweiss la regardait s'estomper, pensive, tout en assemblant dans un sac les ingrédients qu'elle avait pris soin de collecter au long de la semaine. Ceci fait, elle referma la fenêtre et ajusta avec méthode sa parure rituel, dans un silence religieux.

L'air était frais et vivifiant ce matin, la journée promettait d'être bonne. Dans les ruelles encore désertes, elle avança à grand pas jusqu'à gagner la quiétude des jardins du palais. Autour d'elle, elle commença à disposer les éléments jusqu'à s'inscrire dans un cercle comme le dictait son manuel. Non loin de là commençait à s'ouvrir les premiers volets et dans quelques instant, la ville allait revivre : Il était temps d'en finir. (Bon en réalité, ce samedi là je me suis levé à 14h... La ville était levé depuis bien longtemps : Mais chuuut)

Le grimoire ouvert devant elle, elle commença à énoncer quelques incantations aux dimensions mystiques dont bien peu aurait pu comprendre le sens, tout en incorporant un à un les ingrédients dans une fiole à demi enfoncé dans la terre. Les forces obscures invoqués allaient s'éveiller projetant dans l'atmosphère de puissantes vibrations qu'elle comptait bien canaliser...


Crrrack !
Encore toi ? Sale petite vermine !


L'étourdie avait fauté. Prenant appui par mégarde sur une branche morte alors qu'elle tentait d'approcher pour observer sous un meilleur angle l'étrange cérémonie, elle avait mise en alerte la sorcière qui à présent, écumante de rage, avait adopté sa forme de prédilection pour lui donner la chasse. Sans autre forme de politesse Sardine s'échappa, mettant à profit sa petite taille pour se faufiler entre les grilles du jardin et gagner ainsi un temps précieux sur le félin...

Groawww...

Hors de danger, l'enfant attendit encore quelques minutes sous la pénombre d'un porche avant de se risquer à retourner sur "le lieu du crime" par une route détourné. Non sans prudence, elle traversa la grande place de Randole, bifurqua par la "rue des écoles", passa devant la bâtisse de Dame Lorraine et longea les murs du palais jusqu'à rejoindre à nouveau le parc. Sur place, la sorciére semblé avoir achevé sa préparation.


Muaha ! Muahahaha !
Elweiss s'interrompit brusquement réalisant l'inadéquation d'un rire aussi gras pour une femme de son rang. N'empêche...

Entre ses doigts fins, elle tenait avec délicatesse devant ses yeux une nouvelle fiole animé du pétillement étrange d'une solution mordoré. Elle ôta le bouchon de liége qui couvrait le récipient laissant venir à ses narines quelques volutes gazeuses dont elle savoura silencieusement la fragrance. Si le manuelle disait vrais et sous condition qu'elle ai respecté srcupuleusement la formule, alors elle pourrait espérer qu'un tel parfum provoquerait sur la gente masculine des effets qu'elle ne manquerait pas de mettre à profit dans ses jeux de séduction. Songeant au multiples opportunités que lui offrirait ce concentré de jus de Tréans artificiel, elle glissa la fiole dans les tréfonds de sa poitrine avantageuse et se réjouit de plus belle, un reflet maléfique incrusté dans ses rétines.


Hi, hi, hi...
Hin, hin... Mhua ha... MUAHAHAHAAAAAaaaaa !



To be continued... Or not...